Les Gracques (133-121 av. J.C.)

Etat de la république romaine : ruine des moeurs (134 av. J.C.)

Rome avait déjà conquis ce qui devait faire la meilleure part de l’héritage des Césars: toute l’Italie, la Grèce, l’Asie occidentale, une partie de l’Afrique, l’Espagne et le sud-est de la Gaule. Mais à ces conquêtes qu’avait-elle gagné? Au dehors une grande gloire, au dedans de grandes misères. Les richesses, fruit de tant de victoires, avaient causé une perturbation profonde par leur introduction soudaine au milieu d’une société sans industrie ni commerce. Les moeurs ne purent y résister. « Tu demandes », dit Juvénal, « d’où viennent nos désordres? Une humble fortune conservait jadis la vertu des femmes latines. De longues veilles, des mains endurcies au travail, Annibal (Hannibal) aux portes de Rome, et les citoyens en armes sur les murailles, défendaient du vice les modestes demeures de nos pères. Maintenant la luxure a fondu sur nous, et le monde vaincu s’est vengé en nous donnant ses vices. »

Ce n’étaient pas seulement les bonnes moeurs des anciens jours qui avaient disparu, mais le patriotisme, le respect de la loi et l’égalité des citoyens. Au lieu d’un peuple uni, il y avait à Rome deux classes qui se haïssaient: d’une part quelques familles très riches, très-fières et qui faisaient des magistratures et des commandements leur patrimoine héréditaire; de l’autre une foule immense de pauvres prêts à vendre leur vote pour une élection ou leurs bras pour une émeute. La ruine de la république était donc imminente. Deux hommes essayèrent de la sauver: Caton le Censeur, en ramenant l’antique sévérité des moeurs; Tibérius Gracchus, par une révolution politique et sociale.

Cornélie (189-100 av. J.C.)

Tibérius et Caïus Gracchus étaient fils de Sempronius Gracchus, le pacificateur de l’Espagne, et de la fameuse Cornélie, fille de Scipion l’Africain. Ils perdirent jeunes leur père. Mais Cornélie le remplaça dignement. Elle les entoura des maîtres les plus habiles de la Grèce, et dirigea elle-même leur éducation. Une dame campanienne étalait un jour devant elle une foule de bijoux et de joyaux, et lui demanda à voir les siens. Cornélie appela ses enfants, les lui montra et dit: « Voilà ma parure. » Après la mort de son époux, elle refusa, avec la main d’un Ptolémée, la couronne d’Egypte.

Tibérius Gracchus (133 av. J.C.)

Tibérius, plus âgé que son frère de neuf ans, servit d’abord en Afrique avec distinction; il monta le premier sur les murs d’une ville ennemie. Plus tard, il suivit en Espagne, comme questeur, le consul Mancinus dont il sauva l’armée, en obtenant des Numantins un traité qu’ils refusaient au consul. Le sénat déchira le traité et voulut livrer à l’ennemi le consul et son questeur, nus et les mains liées, comme des esclaves. Mais le peuple ne permit pas que Tibérius fût puni pour l’impéritie de son chef, et Mancinus seul fut livré.

En revenant de Numance, Tibérius trouva les fertiles campagnes de l’Etrurie désertes; dans Rome une multitude oisive et affamée; dans l’Italie entière, des millions d’esclaves qui songeaient à briser leurs fers. Quel remède contre ce triple mal: la misère et la dégradation du peuple, l’extension de l’esclavage, la ruine des campagnes? Un seul, peut-être: distribuer des terres à cette foule indigente, ce qui la ferait refluer de la ville vers les champs, et l’obligerait à travailler, au lieu de mendier. C’est parce que dans l’ancienne Rome il y avait peu d’esclaves et de mendiants, mais beaucoup de petits propriétaires très laborieux, que le peuple romain avait été si fort et avait fait de si grandes choses. Tibérius ne se proposa rien moins que de reconstituer cet ancien peuple qui maniait tour à tour la bêche et l’épée, en distribuant aux pauvres les terres qui appartenaient à l’Etat, mais que les grands avaient usurpées. C’est là ce qu’on appelle sa loi agraire.

La loi agraire de Tibérius Gracchus (133 av. J.C.)

Dès que Tibérius eut été élevé au tribunat, le peuple attendit de lui de grandes choses. Les portiques, les murs des temples et les tombeaux furent couverts d’écrits par lesquels on l’excitait à faire rendre aux pauvres les terres du domaine public. Après avoir pris conseil de son beau-père Appius, ancien consul et censeur, du grand pontife Licinius Crassus et du fameux jurisconsulte Mucius Scaevola, consul de cette année, il proposa, dans une assemblée du peuple, la loi suivante:

« Que personne ne possède plus de 500 arpents (126 ha) de terres conquises; »

« Chacun de ses fils 250 (63 ha), le tout à titre perpétuel; »

« Que personne n’envoie aux pâturages publics plus de 100 têtes de gros bétail ou plus de 500       têtes de petit; »

« Que chacun ait sur ses terres un certain nombre d’ouvriers de condition libre. »

L’opposition des aristocrates (133 av. J.C.)

Les grandes familles patriciennes, détenteurs de terres publiques, furent frappées de stupeur. « On voulait donc », disaient-ils, « leur arracher les tombeaux de leurs aïeux, la dot de leurs épouses, l’héritage de leurs pères, des terres qu’ils avaient légitimement acquises à prix d’argent, qu’ils avaient améliorées, couvertes de constructions?

Et beaucoup disaient vrai, car ces terres avaient été depuis bien longtemps usurpées sur l’Etat et depuis longtemps aussi avaient passé de main en main, comme des propriétés particulières.

Le jour des comices venu, Tibérius monta à la tribune, et s’adressant aux riches patriciens : « Cédez quelque peu de votre richesse, si vous ne voulez pas vous voir tout ravir un jour. Eh quoi! Les bêtes sauvages ont leurs tanières, et ceux qui versent leur sang pour l’Italie ne possèdent rien que l’air qu’ils respirent! Sans toit où s’abriter, sans demeure fixe, ils errent avec leurs femmes et leurs enfants. Les généraux les trompent, quand ils les exhortent à combattre pour les temples des dieux, pour les tombeaux de leurs pères. De tant de Romains, en est-il un seul qui ait un tombeau, un autel domestique? Ils ne combattent, ils ne meurent que pour nourrir le luxe et l’opulence de quelques-uns. On les appelle les maîtres du monde, et ils n’ont pas en propriété une motte de terre. »

Octavius (133 av. J.C.)

Le peuple allait voter lorsque le tribun Octavius, gagné par les patriciens, opposa son veto. En vain Tibérius employa les plus éloquentes prières, en vain il lui offrit, pour le désintéresser, de lui rendre sur son propre bien les terres que la loi lui enlèverait, le tribun resta inébranlable; cette fermeté poussa Tibérius à des mesures violentes.

« Puisque, tous deux tribuns du peuple », dit Tibérius à son collègue, « nous sommes égaux en puissance, il faut que l’un de nous deux soit déposé; prenez sur moi les suffrages. » Octavius s’y refusant: « Eh bien, demain le peuple décidera si un tribun opposé aux intérêts qu’il doit défendre peut rester en charge. » Déjà dix-sept tribus sur trente-cinq avaient voté toutes pour la destitution. Tibérius veut tenter un dernier effort; il arrête les suffrages, et tenant Octavius étroitement embrassé, il le conjure, au nom de leur vieille amitié, de ne pas s’exposer à l’affront d’une destitution publique, de lui épargner à lui-même l’odieux d’une mesure si dure. Octavius fut ému de ces prières, ses yeux se remplirent de larmes, et il garda longtemps le silence; mais ses regards s’étant portés sur la foule des riches patriciens, il craignit leurs reproches et répondit : « Qu’il soit fait ainsi que le peuple le voudra. » Il fut déposé, arraché de la tribune, et il aurait été massacré par la foule furieuse, si Tibérius ne fût accouru pour le sauver. Un esclave qui le précédait tomba percé de coups. Ce fut le premier sang versé dans ces guerres civiles, comme la déposition d’Octavius fut la première atteinte à l’inviolabilité tribunitienne.

Alors la loi passa; trois commissaires furent nommés: Tibérius, son frère Caïus, en ce moment en Espagne, et son beau-père Appius. Mais aussitôt commencèrent les innombrables difficultés d’exécution que Tibérius n’avait pas prévues. Comment reconnaître ces terres du domaine usurpées depuis des siècles? Par où commencer? Comment faire et distribuer les lots? Puis il fallait contenir l’impatience des pauvres, et déjouer le mauvais vouloir des grands. Rome présentait un curieux spectacle: les riches avaient pris des vêtements de deuil et parcouraient la ville en sollicitant la pitié du peuple; en secret, ils apostaient des assassins pour tuer le tribun. Tibérius averti, porta sous sa robe un poignard dont il laissa passer la pointe.

Mort de Tibérius (133 av. J.C.)

Mais le peuple, n’ayant plus rien à attendre de lui, le délaissait peu à peu. Cependant on l’aimait encore. Un de ses amis étant mort subitement, tous les pauvres accoururent, ils voulurent porter le corps eux-mêmes, et quand Tibérius parut sur la place publique en vêtements de deuil conduisant par la main ses deux enfants, et demandant pour eux, pour leur mère la protection du peuple, la foule s’émut et un grand nombre de citoyens firent pendant quelque temps, le jour et la nuit, une garde vigilante autour de leur tribun. Mais déjà ils lui reprochaient l’atteinte portée par lui au tribunat. Un certain Annius, qu’il accusait, lui ayant dit: « Si j’en appelle à un de tes collègues, et qu’il oppose son veto, le feras-tu déposer? » Tibérius, déconcerté, congédia l’assemblée sans répondre.

Pour échapper à toutes les haines qu’il avait soulevées, il lui fallait un second tribunat, il le demanda. Mais le plus grand nombre de ses partisans étaient alors retenus aux champs par la moisson, et parmi les tribuns ses collègues, plusieurs lui étaient contraires. Cependant le jour de l’élection, il fut accueilli avec les acclamations les plus affectueuses, et l’on veilla à ce que personne ne l’approchât, qui ne fût bien connu. Mais, quand il voulut prendre les suffrages, les riches patriciens et quelques-uns de ses collègues s’écrièrent qu’un tribun ne pouvait être continué deux ans de suite dans sa charge. Une collision était inévitable: les amis de Tibérius se jetèrent sur les opposants qui s’enfuirent avec les tribuns de leur parti, en répandant le bruit, par la ville, que Tibérius avait destitué tous ses collègues et s’était proclamé lui-même tribun pour l’année suivante.

Dans ce moment survint le sénateur Fulvius Flaccus. Il monta sur un lieu d’où il pouvait être vu de toute l’assemblée, et fit signe de la main qu’il avait à parler à Tibérius. Le tribun ordonna qu’on lui ouvrît passage. Fulvius déclara que dans l’assemblée du sénat, les riches avaient formé le dessein de le tuer, et qu’ils avaient armé un grand nombre de leurs amis et de leurs esclaves.

A cet avis, ceux qui entouraient Tibérius ceignirent leurs robes, et s’armèrent de tout ce qui se trouva à leur portée. Ceux à qui l’éloignement n’avait pas permis d’entendre les paroles de Fulvius demandant la cause de ces préparatifs, Tibérius porta la main à sa tête, pour faire connaître le danger qui le menaçait. Aussitôt ses ennemis coururent dire au sénat qu’il demandait le diadème.

Sur cette fausse nouvelle, Scipion Nasica requit le consul d’aller au secours de Rome et d’abattre le tyran. Scaevola répondit avec douceur qu’il ne donnerait pas l’exemple d’employer la violence, et qu’il ne ferait périr aucun citoyen qui n’aurait pas été jugé dans les formes. « Si le peuple », ajouta-t-il, « ou gagné ou forcé par Tibérius, rend quelque ordonnance qui soit contraire aux lois, je ne la ratifierai pas. » Alors Nasica s’élançant de sa place: « Puisque le premier magistrat », s’écria-t-il, « trahit la république, que ceux qui veulent aller au secours des lois me suivent! » En disant ces mots, il se couvre la tête d’un pan de sa robe et marche au Capitole, où se trouvait le tribun, entraînant avec lui une partie du sénat et des riches, qui, suivis de leurs esclaves armés de bâtons et de massues, saisissaient encore les débris et les pieds des bancs que le peuple brisait dans sa fuite, ils montèrent ainsi vers Tibérius et frappèrent tous ceux qui lui faisaient un rempart de leurs corps. Plusieurs furent tués. D’autres furent poussés jusqu’à la roche Tarpéienne et précipités; le reste s’enfuit.

Tibérius lui-même tournait autour du temple dont les prêtres avaient fermé les portes; s’étant heurté contre un cadavre, il tomba près des portes mêmes, au pied des statues des rois. Au moment où il se relevait, un de ses collègues le frappa à la tête avec le pied d’un banc; le second coup fut porté par un autre tribun, qui s’en vanta comme d’une belle action. Plus de trois cents de ses partisans périrent avec lui. Après avoir épuisé sur leurs cadavres tous les outrages, on les jeta dans le Tibre.

La terreur fut quelque temps dans la ville: les amis de Tibérius furent bannis ou exécutés; toutefois personne n’osa toucher à sa loi. Il arriva même, peu à peu, que le tribun mort redevint redoutable; le peuple s’accusait de l’avoir laissé périr et le sénat fut obligé de donner à son meurtrier, Scipion Nasica, une mission lointaine, pour le soustraire aux insultes de la multitude.

Mort de Scipion Emilien (129 av. J.C.)

Un adversaire inattendu, se leva contre le parti populaire. Le destructeur de Carthage et de Numance, Scipion Emilien s’indignait de la lâcheté de ce peuple qui avait refusé d’échanger sa misère contre l’aisance que lui offrait Tibérius, à condition de quitter Rome pour retourner au travail des champs. Il voulait, lui aussi, réorganiser l’Etat, afin de prévenir une révolution, mais en s’appuyant pour la faire sur les peuples italiens et non sur la population de la ville, qui recrutée par l’affranchissement dans toutes les nations vaincues, n’avait que des sentiments d’esclaves. Il osa leur dire, un jour qu’ils l’interrompaient au Forum: « Silence! Vous que l’Italie ne reconnaît pas pour ses enfants. » Et comme des murmures s’élevaient encore : « Ceux que j’ai amenés ici enchaînés ne m’effrayeront point, » s’écria-t-il, « parce qu’aujourd’hui on leur a ôté leurs fers. » Et les affranchis se turent.

Mais un matin on le trouva mort dans son lit. Il ne fut pas fait d’enquête sur cette mort; on craignait de rencontrer quelque grand coupable, car une partie du sénat le redoutait autant que Tibérius. Celui qui avait détruit les deux terreurs de Rome, n’eut pas même de funérailles publiques; mais un de ses adversaires politiques lui rendit un glorieux témoignage. Métellus le Macédonique voulut que ses fils portassent le lit funèbre. « Jamais », leur dit-il, « vous ne rendrez le même devoir à un plus grand homme (129 av. J.C.). »

Tribunat de Caïus Gracchus (123 av. J.C.)

Caïus Gracchus avait vingt et un ans à la mort de son frère. Plus impétueux, plus éloquent, plus ambitieux, il donna à la lutte commencée par Tibérius des proportions plus grandes. Celui-ci n’avait voulu que soulager les pauvres; Caïus prétendit changer toute la constitution. Elu tribun pour l’an 123 av. J.C., il fit confirmer de nouveau la loi agraire, établit des distributions de blé au peuple, de vêtements aux soldats, fonda des colonies pour les citoyens pauvres et porta un coup fatal à la puissance du sénat, en lui enlevant l’administration de la justice pour la donner aux chevaliers. « D’un coup », dit-il, « j’ai brisé l’orgueil et la puissance des nobles ».

Ceux-ci le savaient et le menaçaient de leur vengeance. « Mais », répondait-il, « quand vous me tueriez, arracheriez-vous de vos flancs le glaive que j’y ai enfoncé? » Il proposa ensuite de donner aux alliés latins tous les droits des citoyens romains, et aux Italiens, celui de suffrage. Pendant deux années, aimé du peuple, des chevaliers et des Italiens, il fut tout-puissant dans Rome.

Opposition de Livius Drusus (122 av. J.C.)

Le sénat, pour ruiner son crédit et le battre par ses propres armes, fit, à chaque mesure qu’il proposait, ajouter par un tribun à lui, Livius Drusus, des dispositions plus populaires. Fatigué de cette lutte étrange, Caïus partit pour conduire 6000 colons romains à Carthage. Cette absence, imprudemment prolongée durant trois mois, laissait le champ libre à Drusus. Lorsque Caïus reparut, sa popularité était ruinée, ses amis menacés, les chevaliers détachés de lui, et un de ses plus violents ennemis, Opimius, élevé au consulat; lui-même il ne put obtenir sa réélection à un troisième tribunat.

Mort de Caïus (121 av. J.C.)

Le nouveau consul ordonna une enquête sur la colonie de Carthage, et parla tout haut de casser les lois de Caïus. Des deux côtés, on se prépara au combat. Opimius, investi de la puissance dictatoriale par la formule consacrée, Caveat consul, fit prendre les armes aux sénateurs, aux chevaliers et à leurs esclaves; et, durant la nuit, occupa en force le Capitole. Caïus et l’ancien consul Fulvius allèrent se retrancher dans le temple de Diane sur l’Aventin, après avoir appelé sur leur route les esclaves à la liberté. Le consul avait des archers crétois et de l’infanterie régulière. La lutte ne pouvait être douteuse. Caïus, poursuivi jusqu’au-delà du Tibre, se fit tuer par un esclave, qui se poignarda sur le corps de son maître. Opimius avait promis de payer la tête de l’ancien tribun son pesant d’or. Septimuléius en fit sortir la cervelle, coula du plomb fondu à la place, et l’apporta au consul. Ce jour-là, 3000 partisans de Caïus périrent; ceux qu’on ne tua pas dans l’action furent égorgés en prison. On rasa leurs maisons; on confisqua leurs biens; on défendit à leurs veuves de porter leur deuil; on prit même sa dot à la femme de Caïus.

Plus tard le peuple dressa aux Gracques des statues, et éleva aux lieux où ils avaient péri des autels où l’on fit longtemps des sacrifices et des offrandes. Cette tardive reconnaissance consola Cornélie, trop fidèle peut-être à son grand caractère. Retirée dans sa maison du cap Misène, au milieu des envoyés des rois et des lettrés de la Grèce, elle se plaisait à raconter à ses hôtes surpris la vie et la mort de ses deux fils, sans verser une larme, et comme si elle eût parlé de quelques héros des anciens temps. Seulement on l’entendait quelquefois ajouter au récit des exploits de son père l’Africain: « Et les petits-fils de ce grand homme étaient mes enfants. Ils sont tombés dans les temples et les bois sacrés des dieux. Ils ont les tombeaux que leurs vertus méritent, car ils ont sacrifié leur vie au plus noble but, au bonheur du peuple. »