Les Questeurs

La questure date de l’expulsion des rois (509 av. J.C.). On créa alors, sous le nom de questeurs, deux magistrats pour garder le trésor public.

En 333 de Rome (420 av. J.C.), le peuple, réclamant l’accès à cette magistrature, on en créa deux autres; dans la seconde guerre punique, il y en eut huit. Plus tard, on en compta jusqu’à vingt.

Cet accroissement dans leur nombre s’explique, comme pour les préteurs, par la différence des fonctions.

En réalité, et en ne considérant que le principe de leur institution, il n’y avait que deux questeurs, résidant à Rome. C’étaient comme deux ministres des finances, ou receveurs généraux de l’Etat. Ils percevaient les revenus publics, faisaient ce que nous appelons aujourd’hui le budget des recettes et des dépenses, et tenaient les registres du trésor, qu’ils gardaient dans le temple de Saturne avec les aigles des légions. Ils devaient aussi loger les ambassadeurs que les rois ou les peuples alliés envoyaient à Rome.

Les autres questeurs étaient répartis entre les provinces, où ils joignaient les fonctions militaires et administratives aux opérations financières.

Chaque gouverneur de province, chaque général d’armée, avait son questeur nommé par le peuple.

A l’armée, le questeur faisait fonction de payeur, et réglait toutes les dépenses; il remplissait en même temps l’office de lieutenant-général, et pouvait commander les légions. Lorsque le général rendait compte au sénat des opérations de la campagne, le questeur devait fournir toutes les pièces à l’appui, et son témoignage était indispensable.

Dans une province en état de paix, le questeur percevait les impôts, les revenus de l’Etat, et faisait les dépenses publiques : c’était un receveur général. Mais, en même temps, subordonné au gouverneur, qu’il devait accompagner partout, il le remplaçait pendant son absence, ou durant un intérim; alors il avait des licteurs.

Dans ces divers emplois, le questeur ne devait rendre compte qu’au sénat de son administration ou de sa gestion.

La questure était la première magistrature à laquelle on pût parvenir.

On nommait les questeurs dans les comices par tribus, au Champ-de-Mars; le sort partageait entre eux les provinces.