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Aurélien (septembre 270-mars 275)

Aurélien empereur (septembre 270) Aurélien Le plan général de cet ouvrage ne nous permet pas d’entrer dans de grands détails sur les actions de chaque empereur après son avènement, encore moins de décrire les diverses particularités de cette portion de sa vie écoulée, avant qu’il montât sur le trône. Nous nous contenterons d’observer que le père d’Aurélien était un paysan du territoire de Sirmium, où il faisait valoir une petite ferme qui appartenait à Aurelius, riche sénateur. Son fils, passionné pour les armes, entra au service comme simple soldat; il obtint successivement les grades de centurion, de préfet d’une légion, (suite…)
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Philippe l’Arabe (2 février 244-automne 249)

Forme d’une république militaire (2 février 244) Ce qu’on appelait l’empire romain dans ce siècle là, était une espèce de république irrégulière, où la milice militaire, qui a la puissance souveraine, fait et défait tout magistrat; et peut-être est-ce une règle assez générale que le gouvernement militaire est, à certains égards, plutôt républicain que monarchique. Et qu’on ne dise pas que les soldats ne prenaient de part au gouvernement que par leurs désobéissances et leurs révoltes : les harangues que les empereurs leur faisaient ne furent-elles pas à la fin du genre de celles que les consuls et les tribuns (suite…)
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La Perse après le rétablissement de cette monarchie par Artaxerxés (222-284)

Barbares de l’Orient et du Nord (222-284) Depuis le règne d’Auguste jusqu’au temps d’Alexandre Sévère, Rome n’avait eu à redouter que les tyrans et les soldats, ennemis cruels qui déchiraient son sein. Sa prospérité n’était que bien faiblement intéressée dans les révolutions qui se passaient au-delà du Rhin et de l’Euphrate; mais lorsque l’anarchie eut confondu tous les ordres de l’Etat, lorsque la puissance militaire eut anéanti l’autorité du prince, les lois du sénat, et même la discipline des camps, les Barbares de l’Orient et du Nord, qui avaient si longtemps menacé les frontières, attaquèrent ouvertement les provinces d’une monarchie (suite…)
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Gordien III (29 juillet 238-11 février 244)

Gordien III empereur (29 juillet 238) Dans l’espace de peu de mois, l’épée avait tranché les jours de six princes. Gordien, déjà revêtu du titre de César, parût aux prétoriens le seul propre à remplir le trône vacant. Ils l’emmenèrent au camp, et le saluèrent unanimement Auguste et empereur. Son nom était cher au sénat et au peuple : sa tendre jeunesse promettait à la licence des troupes une longue impunité. Enfin, le consentement de Rome et des provinces épargnait à la république, quoiqu’aux dépens de sa dignité et de sa liberté, les horreurs d’une nouvelle guerre civile dans le (suite…)
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Valérien (août 253-260)

La mort d’Emilien (août 253) Si le nouveau monarque possédait les talents nécessaires pour remplir ses magnifiques promesses, il n’en eut pas du moins le temps; moins de quatre mois s’écoulèrent entre son élévation et sa chute. Emilien avait vaincu Gallus, et succomba sous un compétiteur plus formidable que Gallus. Cet infortuné prince avait chargé Valérien, déjà revêtu du titre honorable de censeur, d’amener à son secours les légions de la Gaule et de la Germanie (Zozime, I, p. 28. Eutrope et Victor placent l’armée de Valérien dans la Rhétie). Valérien exécuta cette commission avec zèle et avec fidélité; arrivé (suite…)
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Etat de la Germanie sous le règne de l’empereur Dèce (automne 249-juin 251)

Introduction (249-251) Si nous portons nos regards vers le Nord du globe, nous voyons d’abord les Scythes ou Sarmates errer avec leurs chevaux, leurs troupeaux, leurs femmes et leurs enfants, dans ces plaines immenses qui s’étendent depuis la mer Caspienne jusqu’à la Vistule, depuis les confins de la Perse jusqu’à ceux de la Germanie1. Mais il n’est pas de nation plus digne que les Germains d’occuper une place considérable dans notre histoire. Ce sont eux qui d’abord eurent le courage de résister aux Romains, qui envahirent ensuite les domaines de ces superbes vainqueurs, et qui enfin écrasèrent leur puissance en (suite…)
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Maxime Pupien et Balbin (22 avril-29 juillet 238)

Maxime et Balbin déclarés empereurs par le sénat (22 avril 238) BalbinMusée de l’Hermitage Le sort imprévu des Gordiens remplit Rome d’une juste terreur. Le sénat, convoqué dans le temple de la Concorde, affecta de s’occuper des affaires de jour; il tremblait d’envisager les malheurs dont il était menacé. Le silence et la consternation régnaient dans toute l’assemblée, lorsqu’un sénateur, du nom et de la famille de Trajan, entreprit de relever le courage de ses concitoyens (avril 238). Il leur représenta que depuis longtemps il n’était plus en leur pouvoir de temporiser ni d’user de réserve; que Maximin, naturellement implacable (suite…)
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Gordien Ier et Gordien II (janvier-12 avril 238)

Gordien Ier empereur (janvier 238) Gordien IerBritish Museum La famille de Gordien était une des plus illustres du sénat de Rome. Il descendait des Gracques par son père, et par sa mère, de l’empereur Trajan. Une fortune considérable le mettait en état de soutenir la dignité de sa naissance, et dans l’usage qu’il en faisait, il déployait l’élégance de son goût et toute la bienfaisance de son âme. Le palais que le grand Pompée avait autrefois occupé à Rome appartenait depuis plusieurs générations à la famille des Gordiens1. Il était décoré d’anciens trophées de victoires navales, et orné des ouvrages (suite…)
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Maximin Ier le Thrace (20 mars 235-avril 238)

Tyrannie de Maximin (235-238) Maximin Les premiers tyrans de Rome, Caligula, Néron, Commode, Caracalla étaient tous de jeunes princes sans moeurs et sans expérience (Caligula, le plus âgé des quatre, n’avait que vingt-cinq ans lorsqu’il monta sur le trône; Caracalla en avait vingt-trois, Commode dix-neuf, et Néron seulement dix-sept), élevés dans la pourpre et corrompus par l’orgueil du pouvoir, par le luxe de Rome et par la voix perfide de la flatterie. La cruauté de Maximin tenait à un principe différent, la crainte du mépris. Quoiqu’il comptât sur l’attachement des soldats, qui retrouvaient en lui les vertus dont ils faisaient (suite…)