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Carin et Numérien (août 283-mars 285)

Carin et Numérien empereurs (août 283) Carin La mort de Carus ne produisit aucun trouble. L’ambition des généraux qui auraient voulu s’emparé de la pourpre, était contenue par leurs craintes respectives. Le jeune Numérien et son frère Carin, alors absent, furent universellement reconnus. Les Romains espéraient que le successeur de Carus marcherait sur les traces de son père, et, que, sans laisser aux Perses le temps de revenir de leur consternation, il porterait le fer et le feu dans les palais de Suze et d’Ecbatane; mais les légions, si redoutables par leur nombre et par leur discipline, ne purent résister (suite…)
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Carus (septembre 282-août 283)

Carus empereur (août 283) Carus Après les premiers mouvements de la douleur et du repentir, les légions proclamèrent, d’un consentement unanime, Carus, préfet du prétoire. Tout ce qui tient à ce prince paraît douteux et incertain. Il se glorifiait du titre de citoyen romain, et il affectait de comparer la pureté de son sang avec l’origine étrangère et même barbare de ses prédécesseurs. Cependant, loin d’admettre ses prétentions, ceux de ses contemporains qui ont fait le plus de recherches sur sa naissance ou sur celle de ses parents, la placent en Illyrie, dans la Gaule ou en Afrique1. Quoique soldat, (suite…)
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Probus (septembre 276-septembre 282)

Probus empereur (août-septembre 276) ProbusMusée du Capitole Les révolutions perpétuelles du trône avaient tellement effacé toute notion de droit héréditaire, que la famille d’un infortuné souverain ne donnait aucun ombrage à ses successeurs. Les enfants de Tacite et de Florianus eurent la permission de descendre dans un rang privé, et de se mêler à la masse générale des sujets. Leur pauvreté devint, il est vrai, la sauvegarde de leur innocence. Tacite, en montant sur le trône, avait consacré son ample patrimoine au service public (H. Aug., p. 229) : acte spécieux de générosité, mais qui montrait évidemment l’intention qu’avait ce (suite…)
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Florien (7 juin-5 septembre 276)

Florianus empereur (7 juin 276) Florianus A peine Tacite eut-il les yeux fermés, que son frère Florianus, sans attendre le consentement du sénat, s’empara de la couronne, dont le rendait indigne son usurpation précipitée. Les camps et les provinces conservaient encore pour la constitution romaine un respect dont l’influence pouvait bien les engager à désapprouver l’ambition de Florianus, mais non les déterminer à s’y opposer. Le mécontentement se serait dissipé en vains murmures, si le général de l’Orient, le brave Probus, ne se fût pas déclaré le vengeur du sénat. Les forces des deux prétendants paraissaient fort inégales. Le chef (suite…)
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Marcus Claudius Tacite (25 septembre 275-juin 276)

Le choix de l’empereur (3 février 275) Tacite Telle était la triste condition des empereurs romains, que ces princes, quelle que put être leur conduite, éprouvaient ordinairement la même destinée. Une vie de plaisir ou de vertu, de douceur ou de sévérité, d’indolence ou de gloire, les conduisait également à une mort prématurée. Presque tous les règnes finissent par une catastrophe semblable : ce n’est qu’une répétition fatigante de massacres et de trahisons. Le meurtre d’Aurélien est cependant remarquable par les événements extraordinaires dont il fut suivi. Les légions respectaient leur chef victorieux; elles le pleurèrent et vengèrent sa mort. (suite…)
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Quintillus (août-octobre 270)

Quintillus (août-octobre 270) Quintillus Malgré ces oracles, la grandeur des Flaviens (nom que se donna la maison de Constance) ne brilla que plus de vingt ans après son fondateur; et même l’élévation de Claude causa la ruine de Quintillius son frère qui n’eût pas assez de modération ou assez de courage pour descendre au rang inférieur que lui avait assigné le patriotisme du dernier empereur. Immédiatement après la mort de ce prince, Quintilius prit inconsidérément la pourpre dans la ville d’Aquilée, où il commandait une armée considérable. Quoique son règne n’ait duré que deux mois1, il eut le temps d’obtenir (suite…)
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Claude II le Gothique (septembre 268-août 270)

Claude empereur (septembre 268) Claude II le Gothique Malgré les fables inventées par la flatterie1, pour illustrer l’origine de Claude, l’obscurité qui la couvrait en prouve suffisamment la bassesse. Il paraît seulement qu’il avait pris naissance dans une des provinces du Danube, qu’il passa sa jeunesse au milieu des armes, et que son courage modeste lui attira la faveur et la confiance de l’empereur Dèce. Le sénat et le peuple le jugeaient dès lors capable de remplir les emplois les plus importants, et reprochaient à Valérien la négligence avec laquelle il le laissait dans le poste subalterne de tribun. L’empereur (suite…)
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Gallien (octobre 253-septembre 268)

Gallien (260-268) Gallien Depuis longtemps Gallien supportait avec peine la censure sévère d’un père et d’un collègue : il reçut la nouvelle de ses malheurs avec un plaisir secret, et avec une indifférence marquée. Je savais, dit-il, que mon père était homme; et puisqu’il s’est conduit avec courage, je suis satisfait. Tandis que Rome consternée déplorait le sort de son souverain, de vils courtisans applaudissaient à la dure insensibilité du fils de ce malheureux prince, et le louaient d’être parvenu à la fermeté parfaite d’un héros et d’un philosophe. Il serait difficile de saisir les traits du caractère léger, variable et inconstant, (suite…)
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Trébonien Galle (mi-juin 251-août 253)

Election de Gallus (mi-juin 251) Ce coup funeste abattit pour quelque temps l’insolence des légions. Il parait qu’elles attendirent patiemment et reçurent avec soumission le décret du sénat qui réglait la succession à l’empire. Un juste respect pour la mémoire de Dèce éleva sur le trône le seul fils qui lui survécut. Hostilien eut le titre d’empereur; mais, avec un rang égal, on donna une autorité plus réelle à Gallus, dont l’expérience et l’habileté parurent, proportionnées à l’importance des soins qui lui étaient confiés : la tutelle d’un jeune prince, et le gouvernement de l’empire en danger. Traité de paix (suite…)
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Dèce (automne 249-juin 251)

Dèce empereur (automne 249) Le nouvel empereur avait à peine employé quelques mois au rétablissement de la paix et à l’administration de la justice, lorsqu’il fut tout à coup appelé sur les rives du Danube par des cris de guerre et par l’invasion des Goths. C’est ici la première occasion importante où l’histoire fasse mention de ce peuple qui, bientôt après, renversa la monarchie romaine, saccagea le Capitole, et donna des lois à la Gaule, à l’Espagne et à l’Italie. Ses conquêtes en Occident ont laissé des traces si profondes, que même encore aujourd’hui on se sert, quoique fort improprement, (suite…)