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Antoine et Octave (44-30 av. J.C.)

Les funérailles de César (mars 44 av. J.C.) Le meurtre de César « Dans les moments d’étonnement qui suivent une action inopinée, il est facile de faire tout ce qu’on peut oser »1. « Mais les conjurés », dit Cicéron, « hommes par le coeur, sont des enfants par la tête ». Ils n’avaient formé de plan que pour la conjuration et n’en avaient pas fait pour la soutenir. D’ailleurs en eussent-ils fait, que le cours des événements n’en aurait pas été changé. Les crimes politiques perdent les causes qu’ils prétendent servir : Brutus et ses amis venaient d’assassiner la république ou du moins ce qui en restait. Quand l’oeuvre (suite…)
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La monarchie Julienne (46-44 av. J.C.)

Le caractère de César (46 av. J.C.) Le nouveau régent de Rome, le premier des souverains auxquels ait obéi le monde entier de la civilisation romaine et hellénique, Gaius Julius César, touche à peine à sa cinquante-sixième année, quand la victoire de Thapsus, suprême anneau d’une longue chaîne de victoires, vient placer l’avenir du monde dans ses mains. Issu d’une des plus anciennes et des plus nobles familles du Latium, dont l’arbre généalogique plonge par ses racines jusque parmi les héros de l’Iliade et les rois romains et touche à la Vénus Aphrodite, la déesse commune aux deux nations1, durant son enfance et son adolescence, (suite…)
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La guerre civile (49-46 av. J.C.)

César (49 av. J.C.) La puissance de César a sa base dans l’empire même qu’il exerce sur son parti. Concentration pure des idées monarchiques et démocratiques, son empire n’est rien moins que l’oeuvre d’une coalition que le hasard aurait formée et que le hasard eût pu dissoudre. Dans la politique intérieure, dans les choses de la guerre, César tranche tout en premier et suprême ressort. A la tête de son parti, il marche sans collègue ni rival : n’ayant à ses côtés que des aides de camp militaires et civils tout ensemble, qui, sortis presque tous des rangs de l’armée (suite…)
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La rupture entre César et Pompée

Crassus en Syrie Crassus LiciniergrabNy Carlsberg Glyptothek Kopenhagen Marcus Crassus est l’un des membres du Cerbère aux trois têtes1. Il sert de contrepoids aux deux souverains réels, à César et à Pompée, ou plutôt, il est dans la balance à côté du premier, en face du second. Crassus est marchand avant tout et se laisse marchander. Comme on ne lui offre que peu de chose, il le prend ne pouvant obtenir davantage. Rongé par l’ambition, mécontent de sa fortune, placé si près et tenu pourtant si loin de la puissance, il oublie ses rancunes en se plongeant dans les flots d’or amoncelés autour de (suite…)
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La régence de Pompée et de César (60-58 av. J.C.)

Pompée et César régents (60-58 av. J.C.) César Au lendemain du consulat de César, parmi les Triumvirs, Pompée, selon l’opinion publique, occupe indubitablement la première place. C’est Pompée que les optimates appellent leur dictateur : sur lui tombent les sarcasmes les plus acérés et les flèches les plus empoisonnées des cercles de l’opposition. Quant à César, habile chef et habile orateur du parti, avec ses incontestables talents, loin d’avoir acquis encore l’illustration guerrière, il passe pour un homme efféminé. En apparence, César, dans la coalition (Premier triumvirat entre Pompée, Crassus et César), n’a qu’un rôle d’adjudant. Le commandement de Pompée s’était étendu sur presque (suite…)
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César et la guerre des Gaules (62-51 av. J.C.)

César (62-60 av. J.C.) César Maja d’Hollosy Musée national des antiquités de Leyde César grandit. Le chef du parti des démocrates avait su agir et mettre à profit les heures de calme politique qui avaient suivi le retour de Pompée jusque-là tout puissant. Au moment où celui-ci quitte l’Asie, l’importance de César ne dépasse pas de beaucoup celle de Catilina, il n’est guère alors le chef d’une faction dégénérant en un club de conspirateurs, il n’est guère qu’un homme perdu de dettes. Depuis lors, au sortir de la préture (62 av. J.C.), il est promu au gouvernement de l’Espagne ultérieure : grâce à (suite…)
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Pompée (78-60 av. J.C.)

Tentative de rétablissement du tribunat (78-70 av. J.C.) Pompée Glyptothèque Ny Carlsberg La constitution donnée par Sylla se tient encore debout. L’orage suscité par Lepidus et Sertorius avait été écarté sans trop de grandes pertes. Mais l’édifice conçu est maintenue par l’énergique pensée du dictateur restait à demi construit, et le Sénat avait négligé de l’achever. C’est ainsi que sans abandonner formellement sa mainmise sur les terres destinées par Sylla aux allotissements, mais non encore divisées en parcelles, le gouvernement n’avait en aucune façon procédé à leur partage : bien plus il les laissait provisoirement, et sans régulariser les titres, dans la main des (suite…)
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La conquête de l’Orient

La Thrace conquise (78-71 av. J.C.) Guerrier Thrace (Affaires extérieures) Après la défaite des révolutionnaires cinnaniens, qui menaçaient le Sénat dans son existence, et lorsqu’il redevint possible au pouvoir aristocratique restauré de porter son attention sur les choses touchant au salut de l’empire de Rome, au dedans et au dehors, on s’était heurté aussitôt à maintes questions dont la solution ne voulait pas être différée. A les oublier un seul instant on eut compromis les intérêts les plus graves, et transformé en danger pour l’avenir les embarras de l’heure présente. Outre la grosse affaire de l’insurrection espagnole, il fallait à (suite…)
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Lepidus et Sertorius

L’opposition (80-78 av. J.C.) Scène de banquet Herculaneum A la mort de Sylla (676 de Rome (78 av. J.-C.)), l’oligarchie restaurée dominait dans l’Etat romain de toute la hauteur du pouvoir absolu : mais comme la force l’avait fondée, elle avait besoin de la force pour se soutenir à l’encontre de ses nombreux adversaires, cachés et avoués. Elle n’avait pas simplement en face d’elle un parti avec son but et ses couleurs tranchées, avec ses chefs reconnus : elle avait affaire, à une masse composée des éléments les plus multiples, se donnant, prise ensemble, le nom de parti populaire, mais dont l’opposition (suite…)