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Sylla (83-79 av. J.C.)

Les italiques (83 av. J.C.) Depuis que Pyrrhus étant vaincu, la dernière guerre de l’indépendance italique avait pris fin; depuis près de deux siècles, par conséquent, le principat romain dominait dans la péninsule, sans qu’il eût jamais été ébranlé sur sa base, au milieu même des plus périlleuses conjonctures. En vain la lignée héroïque des Barcides, en vain les successeurs du grand Alexandre, et des Achéménides avaient tenté de soulever les Italiotes et de les pousser encore une fois à la lutte contre la cité plus forte qu’eux tous : les Italiotes soumis s’étaient montrés à côté des légions sur les (suite…)
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Marius (120-98 av. J.C.)

Rapport avec le Nord (154-113 av. J.C.) Depuis la fin du VIe siècle, la domination de la République s’étendait sur l’ensemble des trois grandes péninsules qui, se détachant du continent du Nord, s’enfoncent au milieu des eaux méditerranéen : domination en plus d’un endroit mal assise, si l’on considère que dans les régions du Nord et de l’Ouest, en Espagne, que dans les vallées ligures de l’Apennin, et dans celles des Alpes, que dans les montagnes de la Thrace et de la Macédoine enfin, nombre de peuplades libres ou à moitié libres osaient encore porter le défi à la molle (suite…)
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La restauration (120-100 av. J.C.)

Vacance du pouvoir (120-113 av. J.C.) Villa Boscoreale Gaius Gracchus disparu, l’édifice élevé par lui était voué à la même ruine. Sa mort et celle de son frère avaient été surtout une oeuvre de vengeance; mais en supprimant la personne du monarque au moment même où la monarchie se fondait, on avait aussi fait un grand pas vers la restauration du régime ancien. D’autant plus que Gaius une fois à terre, nul n’osait en face de la justice sanglante d’Opimius se poser en prétendant à la succession vacante, à titre de parent du sang, ou de par le droit d’un (suite…)
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Gaius Gracchus (133-121 av. J.C.)

Les commissaires répartiteurs (133-131 av. J.C.) Tiberius Gracchus était mort; mais ses deux oeuvres, le nécessaire partage des terres et la révolution survécurent à leur auteur. En face des classes rurales expirantes, le Sénat n’avait pas reculé devant le meurtre : le crime commis, il n’osa pas en profiter et abolir la loi agraire Sempronia; on peut même dire qu’après l’explosion de fureur insensée du parti réactionnaire, cette loi s’était trouvée confirmée; bien plus qu’elle n’était ébranlée. La fraction de l’aristocratie, favorable aux réformes, et qui donnait tout haut son assentiment aux assignations domaniales, avait pour chefs Quintus Metellus, censeur (suite…)
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Tiberius Gracchus (134-133 av. J.C.)

Etat de la république romaine : ruine des moeurs (134 av. J.C.) Après la bataille de Pydna, l’Etat romain vécut dans le repos le plus profond durant tout un long siècle : à peine si çà et là quelque agitation se manifeste à la surface. L’empire territorial s’étendait sur les trois continents : l’éclat de la puissance romaine, la gloire du nom romain allaient sans cesse croissant : tous les yeux se tenaient tournés vers l’Italie: tous les talents, toutes les richesses y affluaient: il semblait que l’âge d’or dût s’y rouvrir au bien-être de la paix, aux joies intellectuelles de (suite…)
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Les pays sujets (201-129 av. J.C.)

Les Etats Clients (201-160 av. J.C.) Moins heureuse tant s’en faut, dans la situation mixte qui leur était faite, était la condition des Etats africains, grecs ou asiatiques, entraînés dans l’orbite de la suzeraineté romaine par le mouvement des guerres puniques, macédoniennes et de Syrie; et par le contrecoup de ces guerres. Pour eux, il n’y avait ni assujettissement formel, ni réelle indépendance. L’Etat indépendant ne paye jamais trop cher le prix de sa liberté, subissant, quand il en est besoin, les maux et les charges de la guerre : l’Etat qui a perdu sa liberté, peut du moins trouver (suite…)
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La péninsule Ibérique (154-133 av. J.C.)

L’Espagne (201-154 av. J.C.) En Espagne, les villes grecques et phéniciennes de la côte, Empories (Ampurias), Sagonte, Carthagène, Malaca, Gadès, se soumirent d’autant plus volontiers à la fin de la seconde guerre punique à la domination romaine que laissées à elles-mêmes; elles eussent eu peine à se défendre contre les indigènes. Par les mêmes raisons, Massalie, quoique autrement forte et grande, se rattacha sans hésiter et étroitement à la République. Lui servant tous les jours de station entre l’Italie et l’Espagne, elle avait dans Rome une puissante protectrice assurée. Mais les indigènes d’Espagne donnèrent incroyablement à faire aux Romains. Non qu’il n’y (suite…)
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La troisième guerre macédonienne (172-168 av. J.C.)

Mécontentement entre Philippe et Rome (196-176 av. J.C.) Si Philippe avait conçu un vif mécontentement de la part que les Romains lui avaient faite en réglant les conditions de la paix avec Antiochus; les événements qui suivirent étaient encore moins de nature à apaiser ses rancunes. Ses voisins de Grèce et de Thrace, toutes les cités qui, pour la plupart, tremblaient jadis devant le nom de la Macédoine, comme aujourd’hui devant celui de Rome, usant de représailles envers la grande puissance déchue, voulurent se payer sur elle de tout le préjudice souffert depuis les temps de Philippe II. Dans les (suite…)
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Les affaires grecques (201-183 av. J.C.)

Guerres avec les Gaulois (201-196 av. J.C.) Les guerres d’Hannibal avaient mis une interruption forcée à l’oeuvre de l’extension de l’empire Romain jusqu’à la frontière des Alpes, ou, comme l’on disait déjà, jusqu’à la frontière de l’Italie, ainsi qu’à l’oeuvre de l’organisation et de la colonisation de la Gaule cisalpine. Il allait de soi que la République reprenait les choses au point où elle s’était vue obligée de les laisser. Les Gaulois, tout les premiers, le savaient. Dès l’année de la paix avec Carthage (553 de Rome (201 av. J.-C.)), la lutte avait recommencé sur le territoire le plus voisin (suite…)
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La deuxième guerre punique (218-202 av. J.C.)

Situation de Carthage (241-220 av. J.C.) Le traité de 513 de Rome (241 av. J.-C.) avait vendu cher la paix à Carthage. Ce n’était pas assez que les tributs de presque toute la Sicile, cessant de passer dans les caisses carthaginoises, après la première guerre punique, allassent désormais remplir le trésor de sa rivale. Chose bien plus douloureuse, il lui avait fallu abandonner son espoir, et ses projets de monopole sur toutes les routes maritimes de l’Est et de l’Ouest dans la Méditerranée, au moment même où elle s’était vue à deux pas du but. En outre, tout le système (suite…)